Paul Wamo Taneisi est un artiste hors catégorie. Originaire de Lifou, en Nouvelle-Calédonie, où il est né en 1981 d’un père instituteur et d’une mère employée de grande surface, il grandit dans le quartier populaire de Rivière salée, en lisière de Nouméa. Touché par sa condition de déraciné, le jeune Paul, de nature introvertie, trouve dans l’écriture un moyen d’expression salutaire. Il écrit ses premiers textes au lycée  Jules Garnier en côtoyant des amis rappeurs. Puis il fait des études en langues et cultures régionales à l’Université de Nouvelle-Calédonie.

Paul Wamo est avant tout un artiste de la parole et des mots engagés, qui se situe entre l’écriture, l’oralité et la musique. En solo ou accompagné de musiciens, le poète  danse, slame, chante, conte ses textes ciselés et sensibles. Profondément ancré dans ses origines kanak, son style inimitable est habité du rythme traditionnel, mais aussi de sonorités actuelles, signes de son ouverture vers l’Ailleurs. 

Acteur incontournable de la scène artistique de Nouvelle-Calédonie, il développe sa carrière en France depuis 2014. Il s’illustre par son maniement habile et expressif des mots à l’oral comme à l’écrit. Auteur d’un recueil de poèmes  Le pleurnicheur (2005), d’un livre/cd  J’aime les mots (2008), le poète a sorti en 2016 Trois saisons, un recueil de poésie édité à Rochefort (Edition Les Petites Allées).Désireux de rencontrer un large public, Paul Wamo participe à de nombreux projets artistiques autour de l’écriture et l’oralité. Il intervient aussi bien dans la rue, que dans les écoles et lors de manifestations culturelles dans les villes de France et d'ailleurs.

(source : wikipédia et Poemart.nc)

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Dans le cadre du Salon du  livre à Bora Bora qui s’est déroulé du 24 au 27 novembre, le Lycée polyvalent Ihi Te No Vavau a accueilli le poète slameur Paul Wamo. Certains élèves avaient pu déjà le rencontrer sur le Salon à la Bibliothèque Te Fare Moemoea de Bora. Au CDI, Paul Wamo a rencontré les élèves de Terminale 1. Après avoir raconté son  parcours et exprimé le sens de sa passion pour les mots, la poésie et le slam en particulier, il a proposé aux élèves un jeu pour slamer à l’aide d’un ballon.

Il a notamment expliqué que pour lui le slam, la poésie, cela permet d’exprimer beaucoup de choses. « On peut partir très très loin » dit-il. Il aime bien aussi utiliser des expressions locales comme « être fiu », « faire la bringue ». L’oralité, selon lui, apporte une dimension supplémentaire par rapport à un texte écrit.

Comme il l’a exprimé au début de la rencontre, il a commencé à écrire « pour faire sortir les cailloux » qui étaient dans sa tête. « Ce que j’écrivais, c’étaient les cailloux que j’avais dans ma tête. Ca m’a fait du bien ». La poésie, dit-il, « ça n’est pas que pour les filles, ça n’est pas que pour les blancs ».

Dans un de ses premiers textes, Amnésie traditionnelle, il écrit :

C’est un cri de rage

Qui ronge mes racines

D’où je viens ?

Qui je suis ?

Un artiste en tout cas, qui a de bien beaux cailloux dans la tête …

Auteur: Cécile VIBAREL